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Veulent pas bosser !
mercredi 21 septembre 2022
Veulent pas bosser !
La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations.
Fabien Roussel, 11 septembre 2022
Bien dit, Cadet ! Y’en a marre de ces fainéants qui vont toucher leur allocs en jet privé et se vautrent sur les plages des paradis fiscaux en se gavant de homard grâce aux mirifiques picaillons du RSA. Il est temps de rappeler à ces parasites que cette société doit être celle du boulot et du boulot seulement ; qu’elle ne doit pas faire de place à ceux qui se gobergent d’aumônes princières tandis que les braves travailleurs remplissent fidèlement leur tâche : trimer pour assurer le maximum de profit aux patrons.
Dans la lignée du dynamisme « libéral » qui impose si bien son « réalisme » aux habitants de cette planète, il faut supprimer tout ce que les patrons du 19ème siècle nommaient déjà avec justesse primes à la fainéantise : services sociaux et aides diverses qui, certes, sont autant de moyens -obtenus par de longues et dures luttes- d’adoucir le rude sort du serf privé de la possibilité de se vendre pour turbiner, mais qui sont aussi des obstacles à l’épanouissement des entreprises et au remplissage de la bourse de leurs actionnaires.
Assez d’angélisme : il est temps de retrouver la solide règle des maîtres des forges et de la banque : qui ne travaille pas ne mange pas ; qui ne se tue pas au chagrin peut crever d’indigence. Il est temps d’en finir avec « l’assistanat » qui est une insulte aux travailleurs et à leur fière docilité (exploité mais consciencieux !) Comme il a fallu savoir terminer les grèves et les prises d’otages des consommateurs, il faut savoir jeter aux poubelles de l’Histoire l’héritage des Bourses du travail et du syndicalisme offensif ; l’œuvre des Pelloutier et des Pouget, de ceux de Carmaux et de Fourmies, du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance. Les humains d’aujourd’hui doivent admettre qu’ils n’ont qu’un rôle à jouer sur terre : servir le capitalisme ; être les outils de sa machinerie, jetables après usage ou lorsqu’elle juge qu’elle n’en a pas l’emploi.
Il était donc bon de rappeler que le rôle de la vraie gôche a toujours été de veiller à ce que cette soumission se passe bien, de s’assurer que les cerveaux et bras disponibles ne se prennent pas de l’envie saugrenue de vouloir échapper à cette sujétion ; qu’ils ne renouent pas avec la volonté de leurs ancêtres d’abolir le salariat et le patronat (Charte d’Amiens, 1906) ce rêve fou dont on a su les guérir à l’exception de quelques anormaux tenaces dont s’occupent nos polices.
Or quoi de mieux pour contrecarrer cette pulsion que l’éternelle recette de la zizanie ? Dresser ceux qui rament en galère contre ceux qui s’accrochent au radeau, c’est une tactique bien rodée pour casser l’union qui fait la force. En l’adoptant, Cadet-mago, tu confirmes les lettres de noblesse infâme du parti dont tu es le contremaître. Thorez serait fier de toi, et papa Staline encore plus.
Arsouille Rupin
19 septembre 2022