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Ni foi,ni loi

vendredi 19 septembre 2014

Confronté à l’affligeant « débat » sur l’interdiction ou non de la beurkaaa, il me semble que ce texte, écrit lors d’un autre affligeant débat (sur le « voile islamique ») n’a malheureusement rien perdu de son actualité. Je le remets donc en circulation.
Gédicus (Janvier 2010)
 :

Ni foi, Ni loi !

Il faut que l’idée de liberté ait perdu bien de sa force pour être menacée par un bout de tissu ; et il faut qu’elle soit bien pervertie pour qu’un emblème de la soumission devienne un étendard de révolte.

Quand la « liberté » de se soumettre s’affronte à la « liberté » d’interdire, la liberté de n’être l’esclave de personne a du souci à se faire. Dans le choc des intégrismes, laïcards contre bigots, la lucidité est fort malmenée, et la possibilité de ne pas choisir son camp entre deux conneries rivales a du mal à se frayer un chemin. C’est le rêve de ceux qui, des deux côtés, orchestrent cet affrontement spectaculaire : qu’il n’y ait de choix possible qu’entre deux obscurantismes comme il n’y aurait, politiquement, qu’à choisir entre le règne de truands de droâte ou celui de mafias de gôche.

Ainsi les humiliés et maltraités d’une « république » où certains sont plus égaux que d’autres, courtisés avec habileté par les roublards faux-frères musulmans, croient-ils trouver une identité qui leur a été déniée et la communauté dont ils rêvent dans l’obédience à la bigoterie islamique et le dégradant servage des femmes. Et les laïcs, que cette malsaine croisade inquiète à juste titre, s’imaginent pouvoir combattre la cabale des dévots grâce à une camisole fabriquée par des inquisiteurs hypocrites.

Mais comment pourrait-il être garant d’une liberté cet État qui s’applique à les réprimer toutes et ne protège que la « liberté » des truands de haut vol de piller à leur gré ? Quand l’hypocrisie fait la morale, ce n’est pas la morale qui progresse, c’est l’hypocrisie. En appeler aux pourris pour défendre la justice ne fera jamais avancer que les mensonges et les haines. En applaudissant un projet de loi censée réprimer le péril fanatique, c’est l’État flashballs et pitbulls qu’on soutient ; l’État copain et valet des négriers ; l’État qui pique aux pauvres pour donner aux riches et cogne sur ceux qui protestent ; l’État qui bannit et expulse ; l’État qui, sous prétexte de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, ne cesse de donner aux saigneurs de ce monde toujours plus de moyens de protéger leurs donjons ; l’État dont les petits califes ne cessent d’attiser les peurs afin de pouvoir surfer sur la vague des inquiétudes et se faire élire « protecteurs » (autrefois les serfs se réfugiaient au château du tyranneau local quand les barbares attaquaient. Cette protection se payait en corvées. Rien n’a changé).

Ainsi, les agressions réciproques se soutiennent-elles dans une spirale du délire qui creuse les haïssables frontières « communautaires » et ethniques où tous les despotes rêvent d’enfermer les prétendus « citoyens », dans la division qui leur permet de mieux régner. Ainsi, la connerie fanatique progresse partout et fait le lit de tous ceux qui misent sur l’obscurcissement des esprits pour instaurer leur royaume, sur la terre plus qu’au ciel.

Á ce « débat » truqué, il faut prendre la liberté de s’opposer si l’on souhaite que les cris les plus forts en faveur de la liberté ne soient pas poussés que par des fabricants de servitude.

Ce n’est évidemment pas l’interdiction faite à des connes bigotes d’afficher les signes manifestes de leur connerie qui les rendra plus intelligentes. Les interdictions ont toujours été les meilleures pourvoyeuses de martyrs au service de toutes les croisades. Et les ayatollahs de banlieue se frottent les mains en voyant que l’on va, en bannissant des mômes de lieux publics où elles pourraient être confrontées à des arguments et situations pouvant les inciter à réfléchir, les jeter tout droit dans leurs serres vouées à en faire d’abruties carpettes sur lesquelles les mâles dominants pourront se vautrer et faire leurs besoins au nom de dieu. Tout ce qui permettra à ces mystificateurs de crier à l’inquisition sera pain béni pour eux, en leur assurant des recrues « choisissant » une foi aveugle pour résister à une loi répressive. Il faut être un curé « laïc » pour refuser de le voir. Pour écraser l’infâme, la méthode Jacobine ne marchera pas plus aujourd’hui qu’hier car « Personne n’aime les missionnaires armés » (Robespierre), et on ne libère personne par la contrainte.

Il est donc hors de question de marcher dans la roublarde combine des pères fouettards de la chambre des députés, allumant et tisonnant le feu pour être plébiscités comme pompiers. Mais, pas plus, de tomber dans le piège qui, au nom de la tolérance, facilite le travail à ceux qui ne l’invoquent que pour parvenir à la supprimer à leur avantage ; à ceux qui ne rêvent que de « liberté » d’imposer des cultes et d’interdire de vivre et penser dignement.

Il faut donc, encore et toujours, défendre la liberté de ne pas « croire » ; de n’avoir ni foi ni dogmes ; de se moquer des dieux et des êtres suprêmes ; de s’habiller et se dénuder comme on veut ; de fréquenter qui l’on veut comme on veut ; de refuser les uniformes et les drapeaux, les sabres et les goupillons ; de ne pas baisser les yeux ; de n’avoir pas peur. Pour défendre cette liberté, il n’est d’autre moyen que de la pratiquer partout et tous les jours, y compris, s’il le faut, en la pratiquant agressivement contre ceux qui l’agressent. Agissons, non en supplétifs des soudards de la « république » négrière, mais en frères et sœurs du libre esprit, en hommes et femmes librement associés et décidant de leurs actes en totale égalité et liberté. Combattons les mensonges et l’hypocrisie ; défonçons les portes des ghettos ; empêchons les exploiteurs de nuire, les truands de trafiquer, les démagogues de baratiner, les tyrans en tous genres de cogner ; fabriquons un monde plus vivable pour tous, et la bigoterie reculera. Et les voiles ne causeront plus de vapeurs.

Gédicus
Janvier 2004

à ce texte je ne trouve pas mauvais d’ajouter celui-ci en annexe :

Pour l’interdiction du port de la cravate à l’école (et ailleurs)

Portée ostensiblement par les pires salopards de la planète ; ornement sacerdotal de l’église de la grande truanderie marchande ; cotte de maille des gangsters détroussant le citoyen au coin des lois ; uniforme imposé à la valetaille laborieuse comme signe d’obédience, la cravate, ce débile bout de tissu sans aucune utilité vestimentaire, est l’étendard provocateur du prosélytisme le plus hypocrite travaillant insidieusement à manipuler les esprits les plus purs.

Une république laïque désireuse de garantir à ses citoyens une entière liberté de conscience et d’opinion se doit d’interdire le port de ce symbole d’asservissement à une religion dégradante pour tous les êtres humains.

Citoyens,
Obligeons nos élus à promulguer une loi décrétant cette interdiction.

Ne nous laissons plus cravater !

Comité de salut public des ayatollahs du col ouvert.
Mars 2004