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Te voilà revenu, petit homme !

vendredi 15 juillet 2022

Te voilà revenu, petit homme, avec ta camisole psychique, ta haine de la vie, pressé d’imposer au monde ton « ordre » immoral, tes « valeurs » hypocrites.

Aujourd’hui, tu te dis « pro-vie », sinistre menteur, alors que tu recrées les conditions qui vont faire souffrir et mourir des femmes, que déjà tes commandos anti-avortement frappent et tuent. Ce n’est pas l’amour de la vie qui déclenche ta haine, c’est au contraire le fait que des femmes puissent vivre comme elles l’entendent, disposent librement de leur corps, au lieu de n’être que des pondeuses soumises à toutes les misères et drames qui naissent des grossesses non désirées, des naissances sans amour.

On pourrait se demander de quoi tu te mêles ? Qu’est-ce que ça peut te foutre que des femmes n’aient des enfants que lorsqu’elles le désirent et savent pouvoir prendre amoureusement soin d’eux ? Qu’est-ce que ça peut te foutre, aussi, que des gens s’accouplent autrement que selon tes critères de « famille » ? Que des gens s’aiment et élèvent avec amour des enfants d’autres façons que les tiennes ? Ils ne cherchent pas, eux, à t’imposer leurs choix. Ils ne veulent que pouvoir vivre le leur tranquillement. Pourquoi ne leur fous tu pas la paix ?

C’est que « tu ne supportes aucune manifestation de la vie, aucun mouvement libre et naturel » et que tu veux « faire une vertu de ta laideur et de ton inaptitude à l’amour ».* C’est que, coincé par ta constipation psychique, malade de ta peste émotionnelle, tu es mort de trouille à l’idée que l’aptitude des autres au plaisir ne vienne fissurer ta carapace, que tu as peur de la force d’attraction de la vie. Alors pour conjurer ta trouille tu veux contraindre tout le monde à être aussi coincé que toi. Ça rend bien service aux fascismes en tous genres qui savent, aujourd’hui comme hier, se servir de tes pulsions puantes pour faire de toi un troupier de leurs croisades débiles. Tu es le client parfait pour tous les baratins dogmatiques et le petit soldat idéal de tous les fanatismes. Et tu fais, à l’occasion, un parfait tortionnaire. Surtout si l’excuse de n’être qu’un bon fonctionnaire appliquant la loi te permet de jouir d’être un salaud sans avoir à craindre d’en être puni.

Wilhelm Reich l’avait bien vu à l’époque où ça venait de se vérifier affreusement.** Et il ne serait pas surpris de ta réapparition lui qui avait su prédire que « pendant les trois, cinq ou dix siècles à venir, tu continueras à défendre la peste émotionnelle, la calomnie, l’intrigue, l’inquisition ».

Il faut dire que le capitalisme a bien renforcé la machinerie qui produit les abrutis comme toi en raffinant ses méthodes de déshumanisation pour se garantir la docilité de ses serfs. Des malades de la « civilisation » dans ton genre, le système qui développe intensivement une technocratie de la contrainte en fabrique à la pelle. Ces foldingues prédateurs sont les rejetons de ce décervelage, les produits des « bavures » de la machine à formater. D’autant que celle-ci a pris un rythme forcené avec la mise de la planète en état de siège au nom de la lutte contre la pandémie du virus connard. Ce putsch sous prétexte sanitaire, infligeant encore plus de contraintes et d’interdits aux habitants impuissants du ghetto mondial, leur a pourri encore plus la vie par des obligations aussi aberrantes que dictatoriales, l’important pour leurs concepteurs étant qu’elles fassent bien sentir à leurs victimes à quel point ils doivent se soumettre à leurs décisions, combien ils sont totalement dépendants d’eux et du carrousel nuisible qu’ils servent.

C’est pourquoi ceux qui croient pouvoir faire barrage à ton envahissante connerie, petit homme, en soutenant le « droit » et les institutions prétendument démocratiques, se foutent profondément le bug dans le logiciel. On ne peut pas sortir de la merde en comptant sur l’appareillage qui nous y a mis et s’emploie à nous y enfoncer toujours plus. Cette peste que tu répands, petit homme, ne peut être combattue efficacement qu’en s’en prenant au fumier dont elle se nourrit, à la machinerie qui la fabrique. Sortir de ce carcan mortifère qui empêche l’humain de vivre et plus encore de s’épanouir, qui l’étrangle comme un genou de soudard sur un cou prisonnier, devient une nécessité vitale.

Cette révolution nécessaire, de plus en plus de déserteurs de la galère marchande ont envie de la faire et commencent à s’en occuper très concrètement. Tu n’as pas fini de rager, petit homme. Malgré tes envahissants efforts de « reconquête » ton rêve carcéral ne séduit que les couillons comme toi et, même si vous verminez bien en ce moment, vous n’êtes qu’un ramassis de minables.

Le goût de la vie ne sera pas si facile à étouffer. Tes « valeurs » moyenâgeuses n’ont pas fini de prendre des claques, petit homme. Il n’est pas un endroit du monde où la révolte n’explose pas. Les rétifs dansent dans tes Panthéons, baisent dans tes Versailles et, surtout, recommencent à prendre leurs affaires en main en laissant tomber la démocrature. Fuyant les caméras et les écrans, les drones et les puces, ils bâtissent leurs Fraternités du Libre esprit, Leurs Conjurations des égaux, Leurs Icaries, Leurs Cités du soleil, Leurs New Harmony, Leurs Libertalias, Leurs Communes, Leurs Makhnovtchinas, Leurs Cronstadts, Leurs Catalognes libertaires, Leurs Caracoles, Leurs Zads.

Et te préparent des Ronceveaux, des Valmy, des Little Big Horn, Des Isandhlwana, Des Oaxaca.

Pétain coup, petit homme. T’es tout pâle.

Gédicus
14 juillet 2022

*Wilhelm Reich, Ecoute, petit homme ! 1945.
**Wilhelm Reich, La psychologie de masse du fascisme, 1933.