Au poste (Sans menottes)

Une starlette de la littérature sans estomac, conviée par un quotidien national pour y tenir chronique, commençait celle-ci par un tonitruant : Je n’ai rien à dire, et en plus c’est mal payé !
Etre payé pour ne rien dire, mais en prenant de la place, est le gagne pain habituel de ceux que l’esbroufe médiatoc baptise intellectuels. Il est donc logique que quiconque ayant acquis dans ce métier une cote élevée trouve à se plaindre d’être insuffisamment rémunéré pour ce travail de fumiste.
L’insulte que (...)

Autrefois, on cherchait à se faire une réputation. Ceci ne saurait plus suffire à présent que le marché est devenu trop vaste. Il faut que ce soit un tapage. Répondant à ce lointain constat de Nietzsche, un roman vient, en cette “rentrée littéraire”, quêter l’adoration des consommateurs, en prétendant leur révéler avec une finesse de bulldozer, combien les publicitaires les méprisent.
Bien sûr, c’est un publicitaire qui l’a écrit et qui, en bon pro, fait une super pub à sa carriériste “dénonciation” du (...)

Désireux que je suis d’aider les autorités soucieuses de notre sécurité à tarir les sources de la violence sauvageonne envahissant nos lotissements et nos écoles, j’ai tenté de rédiger quelques édifiants « commandements » moraux que l’on pourrait enseigner dans les cours d’instruction civique dont tant de fermes pédagogues souhaitent le retour. Je les pense « en phase » avec notre société et j’estime qu’ils remplaceraient avantageusement les anciens préceptes devenus quelque peu désuets et inadaptés à une (...)

S’autorisant à faire ce qu’il croit être la morale aux « boudeurs d’isoloirs » qui ont été majoritaires aux dernières élections, un éditorialiste de la presse citron leur reproche de refuser « l’action politique » et les gourmande : Pour être gouverné comme on le souhaite, il faut choisir, s’engager.
Ce donneur de mauvaises leçons veut évidemment ignorer que le fait de bouder l’isoloir est une manière de s’engager et, pour certains dont je suis, s’engager à ne pas abdiquer aux mains de gouvernants le pouvoir (...)

Une fois de plus, me voilà contraint de découvrir que, quoiqu’étant né dans ce pays et descendant de nombreuses générations issues de ce terroir, et quoiqu’aimant bien des gens qui y vivent, des lieux qui l’embellissent et des traditions qui l’honorent, je ne suis pas français. Car la France, me dit une autorité indiscutable, la France est triste accablée par l’énorme déception causée par l’élimination de son équipe de footeux du grand show mondial.
Or, moi, j’aurais plutôt tendance à me réjouir de ce (...)

Je crois que je sais, que je sens, ce qu’ils voudraient, ceux que, dans un lointain orient que l’on dit proche, la guerre déchire et dévore.
Ils voudraient pouvoir faire tout comme moi juste avant d’écrire ceci : pousser la porte et tomber la veste, s’asseoir dans le vieux fauteuil cabossé ou sous l’olivier tordu et aussi fatigué qu’eux, passer la main dans les cheveux du petit et récolter son sourire puis boire un verre avec l’ami en parlant du temps qui use mais que les baisers de la vie rendent (...)

C’est vrai qu’elle fait peur cette sauvagerie abrutie qui lynche un père voulant défendre son fils ou torture à mort un malheureux « copain » de beuverie crétine. Mais, aujourd’hui, pas question de se demander ce qui a bien pu faire que les imbéciles qui s’y adonnent soient comme ça. Pas question de chercher à comprendre comment se fabrique cette barbarie pour intervenir sur ses causes. Ça serait de « l’angélisme » et c’est mal vu à l’heure où le bon peuple dont on a bien attisé la trouille demande qu’on (...)

Les lents républicains Le nouveau sinistre de l’intérieur, adepte du karcher, en route vers de plus ronflantes fonctions, venait d’annoncer son intention de mettre « du bleu » (c’est-à-dire des policiers) partout. Il faut se souvenir qu’à ce moment là, toute la presse célébrait « L’élan républicain » qui avait parait-il permis de « faire barrage au fascisme ».
Alors, vous êtes contents, j’espère, d’avoir un ministre qui vous promet « du bleu partout » ? Vous le trouvez formidable, j’espère, cet élan (...)

A force de prendre les gens pour des cons, ils le deviennent. C’est sans doute la première leçon à tirer de ce que les Madame Soleil de la politologie appellent le « séisme » des élections pestilentielles. A force de cultiver l’abrutissement chez le « citoyen » on en fait un abruti. Et tous les apprentis sorciers de la « démocratie » cuisinée à la sauce trouillarde en paient le prix. C’est grave, nous disent-ils. Mais ce qui est grave c’est de parler de ce « tremblement de terre » (l’arrivée de Le Pen à la (...)

Bon nombre de français aiment toujours autant le cirque. Ils étaient douze mille, parait-il, la semaine dernière pour aller à Lille assister au spectacle d’un clown rose et ils sont presque autant à chaque guignolade des divers autres Augustes qui bonimentent pour solliciter leurs suffrages.
C’est que la pantalonnade doit être hilarante, sans doute. Bien que les clips que j’ai vus, accidentellement, en zappant à la recherche de « Lucky Luke contre Ben Dalton » m’aient paru plutôt tristounets et (...)